Pour changer de lieu de travail ou de poste, il n’est pas forcément nécessaire de changer d’entreprise. En effet, des évolutions sont possibles au sein d’une même organisation. On parle alors de mobilité des salariés. L’article fait le point sur le sujet.

Mobilité professionnelle : le principe

La mobilité des salariés peut faire référence au changement de poste au sein d’une même entreprise ou d’une organisation. Elle peut être soit à l’initiative de l’employeur, soit à la demande du salarié. Autrement dit, la mobilité des salariés peut soit être volontaire, soit être imposée. Par ailleurs, cette mobilité peut correspondre à plusieurs situations :

  • l’employé a postulé pour une offre en interne et accède à un nouvel emploi dans son entreprise ;
  • l’employé reste à son poste mais change de lieu de travail ;
  • l’employé a obtenu une promotion l’obligeant à changer de lieu de travail.

Lorsque le poste concerné par la mobilité se situe dans une autre région, l’entreprise devra accompagner le salarié pour son déménagement. Il recevra aussi une indemnité qui lui permettra de couvrir les dépenses liées à ce changement de poste. Par ailleurs, certaines entreprises peuvent prendre en charge la recherche de logement, ainsi que les démarches concernant la scolarité des enfants des salariés. Une autre solution mobilité salarié est de faire appel à une agence spécialisée en gestion de carrière.

Pourquoi un salarié voudrait demander une mobilité professionnelle ?

La mobilité professionnelle va dépendre de la situation du salarié.

Une envie d’évoluer

Cela fait peut-être de nombreuses années que vous occupez un poste. Vous connaissez alors vos tâches par cœur et savez parfaitement comment les faire. Il se peut alors que vous ayez envie de changement et souhaitez une mobilité professionnelle. Cette dernière pourra vous apporter de nouveaux défis, ainsi que de nouvelles responsabilités. Cela pourra également vous permettre de découvrir un environnement de travail différent et rencontrer de nouvelles personnes. Vous pourrez alors postuler en interne ou en parler directement avec votre supérieur.

Des changements dans votre vie personnelle

Un rapprochement familial, un conjoint qui change de lieu de travail, ou encore une envie de déménager, autant de raisons qui pourraient vous pousser à la mobilité professionnelle. Toutefois, il est important de préciser que l’employeur a le droit de refuser cette demande de mobilité.

Une promotion

Pour vous récompenser de vos bons et loyaux services, il est possible que votre employeur vous accorde une promotion. Cette croissance de vos responsabilités va ici s’accompagner d’un changement de votre lieu de travail.

Une délocalisation ou restructuration de l’entreprise

En cas de restructuration ou de délocalisation des activités de l’entreprise, l’employeur pourra demander à l’un de ses employés de changer de lieu pour exercer son emploi. Il se peut également qu’il ait besoin de certains de ses meilleurs éléments pour travailler sur un site différent mais au même poste.

Des avantages pour les salariés

La mobilité professionnelle peut apporter plusieurs avantages aux salariés. En travaillant dans un endroit complètement différent, ils pourront par exemple gagner en expériences et acquérir de nouvelles compétences. Cela donnera ainsi plus de polyvalence aux salariés et peut augmenter leurs chances d’évoluer dans leurs carrières. Ils pourront par la même occasion découvrir de nouvelles villes, de nouveaux pays, rencontrer de nouvelles personnes et se familiariser avec de nouvelles cultures.

Des avantages pour l’entreprise

La mobilité des salariés peut aussi profiter à l’entreprise elle-même. En effet, en permettant à ses salariés de se mouvoir au sein de l’organisation, la société peut profiter de leurs compétences dans divers départements. De cette manière, l’entreprise sera plus flexible tout en étant plus productive. Elle pourra alors s’adapter aux potentiels évolutions et changements du marché.

Peut-on refuser une mobilité professionnelle ?

Si la mobilité est à la demande de l’employeur, il sera possible pour le salarié, dans certains cas, de refuser l’offre. Mais, pour cela, il devra d’abord consulter son contrat de travail pour s’assurer qu’aucune clause de mobilité n’a été prévue. D’autre part, une clause de mobilité professionnelle peut aussi faire partie de sa convention collective lorsqu’elle ne figure pas dans le contrat de travail. Cette clause de mobilité dit que vous serez obligé d’accepter un changement de lieu de travail ou de poste à la demande de l’employeur. Dans tous les cas, le salarié devra être averti de son existence, faute de quoi la clause sera déclarée invalide ou même abusive.

Ainsi, lorsque le contrat ne contient aucune clause de mobilité :

  • vous ne pouvez pas refuser une mobilité lorsque celle-ci se fait dans le même secteur géographique que votre poste actuel. En effet, cela ne modifie pas essentiellement votre contrat de travail. En revanche, si vous refusez, l’employeur pourrait utiliser cela comme un motif de licenciement ;
  • si la mobilité professionnelle est proposée dans un secteur géographique différent, vous aurez le droit de la refuser. Dans ce cas, il faut que les deux parties soient d’accord.

D’un autre côté, si le contrat comprend une clause de mobilité, vous n’aurez généralement pas le droit de refuser la mobilité proposée par votre employeur. Dans ce cas-ci, la mobilité est considérée comme étant un simple changement au niveau des conditions de travail. Un refus pourra également être considéré comme un motif de licenciement par l’employeur.

L’importance de la communication et de l’évaluation

Pour que la mobilité professionnelle se déroule correctement, une communication à la fois claire et transparente sera nécessaire. En effet, il est important que les salariés puissent être tenus au courant des opportunités de déplacement au sein de l’entreprise. Il en est de même pour les différents critères. Par ailleurs, pour qu’ils puissent rester au courant des événements et des changements au sein de l’entreprise, l’entreprise devra régulièrement être en contact avec eux. D’autre part, pour assurer la mobilité des salariés, il faudra évaluer les résultats de ces derniers et adapter les politiques en fonction de cela. Cette évaluation permet d’obtenir un retour d’expérience de la part du salarié afin que l’employeur puisse améliorer les points nécessaires. 

Mobilité des salariés : le délai

L’employeur ne peut pas exiger à son salarié qu’il effectue une mobilité de manière immédiate. Toutefois, la loi ne stipule aucun délai précis dans la mesure où celui-ci reste raisonnable. On considère par exemple qu’un délai de 15 jours sera largement suffisant.

Pourquoi faut-il accompagner l’employé ?

Il est important qu’un salarié puisse se faire accompagner en cas de mobilité professionnelle. Pour ce faire, l’entreprise peut recourir aux services d’une agence spécialisée en gestion de carrière. Cette dernière disposera effectivement de l’expertise et du savoir-faire nécessaire pour mener à bien le projet. Ces agences pourront par exemple rechercher des logements, s’occuper des formalités administratives, ou encore organiser les déplacements du travailleur. Cela pourra alors faciliter la tâche pour l’entreprise elle-même et pour le salarié. Par ailleurs, la recherche de logement peut aussi être difficile en cas de mobilité des salariés. Il est alors possible de faciliter cette étape en faisant appel à une agence qui pourra proposer des solutions selon les besoins des salariés. 

Un soutien social et psychologique

Psychologiquement et socialement parlant, la mobilité des salariés peut être une expérience difficile. En effet, il se peut que les salariés ressentent un stress par rapport à leurs phases d’adaptation. Cela peut notamment être lié à la séparation de leurs amis ou de leur famille. C’est la raison pour laquelle ils auront fortement besoin d’un soutien social et psychologique. Pour ce faire, l’entreprise pourra par exemple créer des groupes de soutien, des programmes de mentorat, ou encore des services de conseils.

S’adapter à un nouvel environnement professionnel

En cas de mobilité professionnelle, le salarié devra s’adapter à son nouvel environnement de travail. Afin de faciliter le projet de mobilité, il est souvent nécessaire que le travailleur suive une formation adaptée. De cette manière, l’employé sera mieux conscient de ses responsabilités. Lorsqu’il sait ce que l’on attend de lui, il pourra alors mieux s’adapter et s’épanouir

Comment faire une demande de mobilité ?

Si la mobilité professionnelle est à l’initiative du travailleur, celui-ci devra motiver son choix. Si la demande correspond à une offre de poste interne, le salarié devra alors faire une lettre de motivation. Dans cette lettre, le salarié devra expliquer les atouts qu’il pourrait apporter à son nouveau poste. Il s’agit ici d’une démarche de sa part, qui servira à expliquer sa motivation, ainsi que les zones géographiques et le type de poste qu’il sera en mesure d’accepter. Il est conseillé d’échanger préalablement avec le responsable du poste visé pour en savoir plus sur les opportunités disponibles et autres. Le salarié pourra soit remettre sa lettre en main propre, soit l’envoyer par courrier.

Mobilité professionnelle : quels défis ?

Malgré les avantages considérables qu’il peut apporter, la mobilité présente aussi quelques défis à relever. En effet, à cause des déplacements fréquents, les employés auront du mal à trouver le meilleur équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle. Ils devront parfois avoir des horaires chargés, et faire face à de longues périodes d’absence de leur famille et de leur proche. L’entreprise se doit alors de soutenir ses travailleurs durant ces moments difficiles et trouver des solutions adaptées.

 

Mobilite des salaries : un avantage pour les entreprises ?